Playing with fire | ft Silas

La nuit était à peine avancée lorsque Silas se glissa dans le casino. L’extérieur était particulièrement lumineux et clinquant, histoire d’attirer le chaland fortuné, mais l’intérieur n’avait pas à rougir non plus : partout dans l’énorme espace dédié aux machines à sous et aux tables de jeux, les couleurs étaient chatoyantes et invitaient le regard, et comme dans tout casino qui se respecte, il n’y avait aucune horloge nulle part.

Mais ce soir, ce n’était pas ce qui intéressait le plus cet homme au costume impeccable et au crâne rasé. Il aimait bien avoir le crâne rasé, surtout depuis le jour ou on lui a dit qu’il ressemblait a un acteur de film d’actions – même s’il ne savait pas vraiment lequel.
Il se présenta à l’accueil et, une fois entré, marcha d’un pas nonchalant vers le bar et commanda un verre d’alcool avant de se diriger vers les tables de poker. Il n’était pas ici pour rien et, même s’il savait qu’il risquait gros, l’appât du gain facile se faisait de plus en plus attirant. En tout cas, il savait que le jeu en valait largement la chandelle. Mais tout d’abord, attraper le plus petit poisson en premier... Il repéra quelques joueurs débutants et passifs et, une fois à leur table, se chargea de les dépouiller consciencieusement, aidé par d’autres adversaires qui s’étaient mis en tête de leur arracher toutes les plumes une par une, jusqu’à ce qu’il ne se retrouve qu’en face d’un autre joueur, particulièrement agressif dans sa façon de jouer. Il le pluma tout aussi facilement que les autres.
Tout ça n’était que du menu fretin. Le véritable coup de poker allait bientôt mordre à l’hameçon maintenant qu’il s’était montré. Maintenant qu’il n’était plus en train de jouer, il pouvait voir quelques agents de sécurité qui bougeaient dans la salle, comme si son arrivée avait été similaire au coup de pied qu’un gamin aurait donné dans une fourmilière.

Mais Silas sortit de sa table de jeu et se dirigea vers un autre bar pour commander à boire. L’heure n’était pas encore venue pour sortir le Grand Jeu. Pas encore...